Le diagnostic de la maladie de Parkinson est posé après exploration clinique et se base essentiellement sur l’apparition des symptômes moteurs. Cependant d'autres symptômes associés dits non-moteurs vont apparaître avec la progression de la maladie. Ces derniers n'influent pas directement sur les capacités motrices du patient mais peuvent avoir un impact négatif sur leur qualité de vie.
Il est possible de séparer ces symptômes en 4 groupes.

Les symptômes neuro-psychiatrique
La dépression
Elle est retrouvée chez 40 à 50% des personnes atteintes de la maladie de Prakinson. Dans le cas de fluctuations motrices, ces épisodes dépressifs peuvent apparaître et être résolus par la prise du traitement et le passage en période ON. La dépression est majoritairement traitée par prise d’anti-dépresseurs tels que la paroxétine ou la venlafaxine.
L’apathie
Ce symptôme est défini comme un défaut de motivation, apparaissant dans les domaines émotionnels, intellectuels et comportementaux. Ce symptôme est rencontré chez 30 à 40% des patients. Il peut être parfois complexe de dissocier la dépression et l’apathie car on retrouve dans les deux cas une perte d’intérêt, une réduction des activités et l’apparition d’un état de fatigue. Il n’existe pas de traitement spécifique pour ce symptôme actuellement.
L’anxiété
Elle est retrouvée dans 30 à 50% des cas. Elle est souvent accompagnée de l’état dépressif et va potentialiser les symptômes moteurs. Les situations stressantes peuvent par exemple déclencher des épisodes de freezing (sensation de pieds collés au sol). Les traitements seront identiques à ceux pour la dépression.
Les hallucinations
Ces hallucinations sont perçues par environ 17% des patients. Ces événements peuvent être des effets secondaires rencontrés lors du traitement par agonistes dopaminergiques ou par lévodopa, cependant ils peuvent également apparaître spontanément. Dans le cas d’une récurrence de ce symptôme, une révision thérapeutique doit être réalisée.
Si cette modification du traitement ne suffit pas, un traitement à base de clozapine peut être envisagé (antipsychotique atypique). Bien que son efficacité n’ait pas encore été totalement prouvée par les études actuelles, la quetiapine est utilisée en routine. Son avantage principal est que cette molécule présente peu d’effets secondaires en comparaison à la clozapine.
La démence
Le développement d’une démence est souvent associé à une progression de la maladie. La démence parkinsonienne est définie par des troubles de l’attention, de la mémoire, des fonctions exécutives. Ce symptôme est associé aux hallucinations ou à l’apathie. On retrouvera ce symptôme chez 24 à 31% des patients, mais ce chiffre monte à 80% pour les formes très avancées de la maladie. Cette démence est liée à la dégénérescence d’une autre structure cérébrale : le noyau basal de Meynert. Au niveau du traitement, seule la rivastigmine a démontré une efficacité pour améliorer la mémoire, l’attention et la concentration.
Les symptômes liés aux fonctions autonomes
L’hypotension orthostatique
Ce symptôme se traduit simplement par une sensation de malaise. Il est décrit par une vision floue, instabilité posturale et un vertige. Il est rencontré chez 30% des patients. Certaines approches non médicamenteuses sont proposées pour réduire ces symptômes comme l’utilisation de bande de compression élastique abdominale, la fragmentation des repas, l’augmentation de l’apport en eau (2 à 2.5L / jour) et la réduction de la consommation en sel. Deux traitements médicamenteux peuvent néanmoins être proposés : la fludrocortisone et la midodrine.
Les dysfonctions uro-génitales
Ces dysfonctions incluent une nocturie (urines nocturnes), un besoin pressant ou une vidange incomplète de la vessie. Si ces symptômes sont présents, il est déconseillé d’augmenter son apport en liquide (eau, café) le soir. Un traitement à base d'anticholinergiques peut être proposé. L’oxybutine, la tolterodine ou le chlorure de trospium peuvent être utilisés.
La constipation
Comme décrit dans notre article précédent, ce symptôme sera retrouvé précocement, souvent avant l’apparition des symptômes moteurs. Pour gérer ce symptôme, il est conseillé d’augmenter sa consommation en liquide, de privilégier une alimentation riche en fibres et de fragmenter ses repas. Un traitement à base de laxatif ou de macrogol pourra être instauré.
L’insuffisance sexuelle
Ce symptôme est souvent sous-évalué dans la maladie de Parkinson et participe à la détérioration de la qualité de vie du patient. Le sildenafil, prescrit habituellement pour ces troubles n’a pas encore prouvé une efficience suffisante dans la résolution de ce symptôme dans la maladie de Parkinson. Le traitement par apomorphine, utilisé pour limiter les fluctuations motrices pourrait être un traitement de choix pour corriger ce trouble. Des études supplémentaires doivent cependant être menées pour déterminer le traitement le plus efficace.
Les désordres liés au sommeil
Les troubles du sommeil sont rencontrés chez 75% des personnes atteintes de la maladie de Parkinson et peuvent prendre des formes diverses : fatigue excessive durant la journée, fragmentation du sommeil ou troubles comportementaux lors du sommeil paradoxal.
Ce dernier symptôme est le plus décrit dans la littérature et pourra apparaître plusieurs années avant les symptômes moteurs. Le sommeil paradoxal est considéré comme une phase de sommeil profond, où la personne sera totalement paralysée. Elle est souvent assimilée à la phase de rêve. Dans le cas de troubles du comportement lors de ce sommeil paradoxal, le patient va reproduire ses rêves dans la réalité, aboutissant à l’émission de cri et au développement d’une gestuelle brusque. Le traitement de choix instauré sera le clonazépam. Si ce traitement est toléré, il supprime ce symptôme en quelques jours. De la mélatonine pourra être prescrite si le clonazépam s’avère non efficace.
La douleur
Les deux types de douleurs rencontrés dans la maladie de Parkinson sont la douleur musculo-squelettique et la douleur lié à une dystonie (contraction musculaire involontaire). Les douleurs d’ordre musculo-squelettique sont souvent associées aux symptômes caractéristiques de la maladie comme la rigidité et la bradykinésie (mouvements lents). La douleur peut être atténuée par le traitement dopaminergique, en réduisant les symptômes associés. Une injection de toxine botulique pourra être prescrite dans le cas d’une douleur lié à une dystonie. Pour plus d'informations sur ce symptôme, nous vous invitons à consulter notre article dédié.
Les troubles non-moteurs dans la maladie sont nombreux et peuvent, dans certains cas, impacter négativement la qualité de vie des patients. Cependant, de nombreuses solutions peuvent être proposées, basées sur un traitement médicamenteux ou sur un changement des habitudes de vie.
Les troubles moteurs, plus largement décrits, sont traités par une supplémentation en dopamine mais également par une prise en charge en rééducation.
Pour améliorer cette prise en charge, certaines solutions se sont développées, afin de faciliter la marche des patients et de permettre une activité physique quotidienne.
C'est le cas du dispositif WALK DTx, que vous pouvez découvrir ci-dessous 👇
Références Sprenger F, Poewe W. Management of motor and non-motor symptoms in Parkinson’s disease. CNS Drugs. 2013 Apr;27(4):259–72.