La maladie de Parkinson est une maladie neuro-dégénérative caractérisée par la perte progressive des neurones dopaminergiques de la substance noire au niveau cérébral.
De nombreux mécanismes conduisent à cette dégénérescence neuronale, parmi eux, on retrouve le stress oxydatif.
Qu’est ce que le stress oxydatif ?
Aussi appelé le stress oxydant, il correspond à une agression des cellules par une quantité excessive de radicaux libres (ou espèces réactives de l'oxygène) et une quantité trop faibles d’anti-oxydants. C’est cet équilibre rompu entre la quantité de radicaux libres et les antioxydants qui va aboutir à l’apparition d’un stress oxydatif.
Un stress oxydatif trop important au niveau cellulaire pourra entraîner l’apoptose (destruction cellulaire programmée) de la cellule impliquée comme par exemple les neurones dopaminergiques dans le cas de la maladie de Parkinson.
Comment sont formés ces radicaux libres ?
A partir d’oxygène, l’organisme produit en continuité des radicaux libres dans la cellule. Cela se produit majoritairement au niveau de la mitochondrie, dans la chaîne respiratoire. Ces radicaux libres sont des molécules réactives, instables et très toxiques, à l’origine du processus naturel de l’oxydation des cellules.
En quantités trop importantes, ils deviennent nocifs pour tous les composants de l’organisme. Les attaques visent notamment les tissus graisseux, les protéines et l’ADN.
Les mécanismes de défense du corps peuvent être lésés à cause d’un système immunitaire affaibli. Ce mécanisme participe également au vieillissement accéléré des cellules.
Quelles sont les sources de radicaux libres que l’on peut limiter ?
L'exposition excessive au rayonnement ultraviolet : s’exposer au soleil chaque jour est nécessaire mais pas de manière excessive
Les rayons X : ne pas faire d’examens d'imagerie comme des radios ou scanners lorsque cela n’est pas évidemment nécessaire
Le tabac et sa fumée
L'excès d'alcool
La pollution intérieure : désodorisants, moquettes, encens, bougies parfumées, sapins parfumés dans les voitures, etc...
Les pesticides
Les additifs : plats industriels, agents de conservation, colorants
Les parties carbonisées des viandes et poissons
Les gras rances : reconnaissables à leur odeur
Stress émotionnel
Favoriser une alimentation riche en antioxydants

Vitamine E
Elle regroupe plusieurs composés apparentés appelés tocophérols. De part sa solubilité dans les graisses (molécule lipophile), elle protège de l’oxydation des corps gras de notre organisme. Elle induit aussi une protection vis-à-vis des dommages oxydatifs induits par les rayons UV.
Après son action directe sur les radicaux libres, elle s’oxyde et perd son pouvoir antioxydant.
Principales sources :
Huiles végétales : huile de germe de blé, de noix, de colza, d’olive,
Oléagineux : amandes, noix, noisettes (également source de magnésium)
Légumes : avocat, brocoli, épinards, asperge
Crustacés : crevettes, crabes
Vitamine C
Aussi appelée acide ascorbique, elle est le plus puissant des antioxydants solubles dans l’eau (hydrosolubles). Son action est au niveau du sang (dans le plasma) et à l’intérieur des cellules.
Elle agit très rapidement sur les radicaux libres afin de les réduire et limiter leurs dommages.
De plus, la vitamine C permet de régénérer la vitamine E oxydée.
Principales sources :
Fruits : agrumes (citron, orange, pamplemousse), cassis, fraises, myrtille, kiwi,
Légumes : persil, poivron, cresson, chou. Lors de la cuisson et de la conservation des aliments : la vitamine C est très sensible à la chaleur et s’oxyde à l’air libre.
La provitamine A : le béta-carotène
C’est un caroténoïde précurseur de la vitamine A.
Principales sources :
Fruits et légumes très colorés : carotte, patate douce, potimarron, poivron, abricot, mangue…
Polyphénols
Ils sont responsables de l'arôme, de la couleur et des propriétés antioxydantes des végétaux.
Principales sources
Les fruits les plus riches en polyphénols sont respectivement : la fraise, le litchi, le raisin, l’abricot puis la pomme.
Acides phénoliques : Café, fruits
Flavonoïdes : Chocolat noir, légumes (persil, chou, laitue, endive, poireau), fruits (orange, cerise, cassis, mûre, myrtilles), huile de pépin de raisin, thé, vin rouge
Tanins : Lentilles, raisin, vin rouge, le thé
Au sujet du thé :
Le thé (Camellia sinensis) : La L-théanine (connue chimiquement sous le nom de γ-glutamylethylamide) est un acide aminé non protéinogène du thé qui participe à la biosynthèse de ses polyphénols. Il possède des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et neuroprotectrices. Cette dernière propriété est liée à son analogie structurelle avec le glutamate, le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau pouvant induire une neurodégérescence.
Il peut également améliorer les anomalies motrices comportementales et augmenter la disponibilité de la dopamine.
Oligo-éléments
Ils activent les enzymes antioxydantes présentes dans notre organisme :
Le zinc, le cuivre, le manganèse pour la superoxyde dismutase ;
Le fer pour la catalase ;
Le sélénium pour la glutathion peroxydase.
La naturopathie, vers un futur traitement ?
Actuellement de nombreuses études pré cliniques sont mises en place à la recherche de potentiels nouveaux traitements. Parmi eux, on retrouve des molécules issues de substances naturelles présentant un effet bénéfique neuroprotecteur contre les maladies neurodégénératives, telle la maladie de Parkinson.
Le monde végétal
L’acide férulique
Cet acide organique est présent dans la paroi cellulaire de nombreuses plantes. Il possède de fortes activités antioxydante et anti-inflammatoire. Mais aussi des propriétés antiprolifératives et inductrices de l'apoptose.
Le Catalpol
Ce glucoside d’iridoïde est richement contenu dans les racines de la petite plante à fleurs la Digitale Chinoise (Rehmannia glutinosa Libosch, pharmacopée chinoise). Il présente des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, anti-apoptotiques et autres propriétés neuroprotectrices contre les lésions hypoxiques/ischémiques des maladies neurodégénératives
La Gastrodine
Ce polyphénol anti-inflammatoire, neuroprotecteur extrait de l’orchidée Gastrodia elata est utilisé depuis des centaines d'années pour traiter les maux de tête, le vertige et les AVC. On peut aussi lui attribuer des effets positifs contre la démence parkinsonienne.
La Paeoniflorine
Ce glucoside monoterpénique neuroprotecteur est issu de la racine de la Pivoine de Chine (Paeonia lactiflora).
L’Isorhynchophylline
Cet alcaloïde provient de Uncaria rhynchophylla, le Gou teng, herbe aux griffes de chat, une espèce de plantes à fleurs. Il induit une autophagie neuronale. Or, l'accumulation de α-synucléine sous forme d’agrégats dans le cerveau fait partie des facteurs pathogènes et causals de la maladie de Parkinson. Ainsi, l’utilisation de ce composé exerce une action préventive et thérapeutique en réduisant ces agrégats par induction de l'autophagie des cellules neuronales.
Le garcinol
Il est issu du kokum (Garcinia indica). Ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires sont reconnues. A cela, peut s’ajouter une neuroprotection permettant d'influencer la croissance et la survie neuronale, de modifier l'état neurochimique du cerveau et de réguler la mémoire et la cognition.
Une hyperacétylation des histones a été signalée dans le cerveau parkinsonien, ce qui exige l'utilisation d'inhibiteurs pharmacologiques des histone acétyltransférases (HAT). Le garcinol est un puissant inhibiteur naturel de la HAT et a dévoilé des résultats prometteurs dans des études d'interaction moléculaire contre la monoamine oxydase B (MAO-B) et la Catéchol-O-Méthyltransférase (COMT), ainsi que dans la dyskinésie induite par la L-DOPA.
Le monde fongique
Pleurotus ostreatus and Laetiporus sulphureus (Agaricomycetes) :
Certains champignons comme le Pleurote en forme d'huître (Pleurotus ostreatus) et le Polypore soufré (Laetiporus sulphureus) ont une activité neuroprotectrice.
L. sulphureus est un meilleur agent antioxydant.
P. ostreatus est un inhibiteur de l'acétylcholinestérase plus efficace.
En conclusion
L’efficacité des molécules issues de substances naturelles n’a pas été encore prouvée sur des patients atteints de la maladie de Parkinson. Les études sont très prometteuses mais encore au stade préclinique in vitro et in vivo. Cependant, la prise alimentaire d’antioxydants peut être utilisée à des fins de prévention ou en complément de traitements pour limiter la dégénérescence des neurones.
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