Dans la maladie de Parkinson, les patients sont confrontés à une variété de symptômes, tels que des troubles de la posture, des troubles axiaux ou encore des symptômes moteurs et non-moteurs. Au-delà de ces symptômes, de nombreux patients éprouvent également des symptômes spécifiques aux jambes qui ont un impact significatif sur leur mobilité, leur autonomie et leur qualité de vie.
Dans cet article, nous explorerons en détail les différents symptômes aux jambes rencontrés dans la maladie de Parkinson et nous aborderons les différents traitements disponibles. Des traitements médicamenteux aux approches thérapeutiques complémentaires, en passant par la kinésithérapie et la stimulation cérébrale profonde, nous examinerons les différentes stratégies qui peuvent être mises en œuvre pour soulager les douleurs et améliorer la mobilité.
Quels types de symptômes affectent les jambes chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ?
La rigidité musculaire et les douleurs musculosquelettiques
La maladie de Parkinson entraîne fréquemment une rigidité musculaire, qui se manifeste également dans les jambes, rendant ainsi les mouvements difficiles et entraînant une lenteur dans leur exécution.
Les personnes peuvent ressentir une sensation de lourdeur dans les jambes, accompagnée de douleurs musculosquelettiques. Ces douleurs sont généralement plus prononcées du côté le plus affecté par la maladie et peuvent être intensifiées par une posture anormale et le manque de mobilité. Elles peuvent affecter les articulations de la hanche ou du genou, voire s'étendre sur toute la jambe.
La dystonie et les crampes
La dystonie, qui est considérée comme l'un des symptômes les plus douloureux de la maladie de Parkinson, se manifeste également dans les jambes. Elle se caractérise par des contractions musculaires involontaires prolongées, ce qui entraîne une posture anormale du corps. En général, la dystonie provoque une douleur unilatérale aux jambes et s'accompagne généralement de déformations et d'une posture anormale du pied.
Ces anomalies peuvent considérablement entraver la marche et la mobilité des patients.
Ces épisodes sont souvent observés lorsque le patient est en période "OFF", principalement au début de la journée. La dystonie est souvent liée à la prise de lévodopa et se manifeste généralement lorsque l'effet du médicament diminue ou lorsque le taux de lévodopa atteint son maximum dans le cerveau. Les spasmes dystoniques peuvent varier en termes de déclenchement et de durée, et ces variations dépendent de chaque personne. Les muscles des jambes se contractent involontairement provoquant ainsi des crampes douloureuses qui peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures.
Les douleurs radiculaires
La maladie de Parkinson entraîne fréquemment des douleurs radiculaires, qui sont provoquées par la compression des nerfs dans la région lombaire. Ces douleurs neuropathiques se manifestent par une faiblesse, un engourdissement et des picotements dans les jambes.
De nombreux patients atteints de la maladie de Parkinson éprouvent ce symptôme résultant d'une rigidité musculosquelettique sévère, d'une posture anormale et d’un manque d’activité physique.
Les douleurs centrales
Les patients ont des difficultés pour décrire ces douleurs. Les douleurs centrales dans la maladie de Parkinson, sont souvent décrites comme une sensation de brûlure constante, accompagnée de poussées occasionnelles de douleur.
Les noyaux gris centraux, qui sont affectés dans le cas de la maladie de Parkinson, jouent un rôle crucial dans le traitement de la douleur. Lorsque cette structure est altérée, cela peut entraîner une perception anormale de la douleur, perturbant ainsi le traitement nociceptif et conduisant à l'apparition de cette forme douloureuse, qui peut toucher les jambes. La douleur est peut-être bilatérale et peut également commencer du côté où les autres symptômes de Parkinson ont initialement fait leur apparition.
Faiblesses des jambes
La faiblesse des jambes est un symptôme courant chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les patients peuvent ressentir une sensation de jambes lourdes, ce qui limite leur mobilité.
Tout comme la bradykinésie, qui est une lenteur des mouvements, la faiblesse des jambes est due aux déficits dopaminergiques dans la substance noire du cerveau. Au-delà de la faiblesse des jambes, les déficits dopaminergiques causés par la maladie de Parkinson entraînent également des faiblesses musculaires localisées dans les muscles du tronc ainsi que de dans les membres supérieurs.
Tremblements
Bien que les tremblements soient généralement associés aux mains dans la maladie de Parkinson, les patients peuvent également éprouver des tremblements dans les jambes. Ces tremblements peuvent impactent l'autonomie, la marche et rendent la réalisation d'activités quotidiennes difficiles.
Les troubles de la marche et de la posture qui accompagnent la maladie de Parkinson peuvent également affecter la position des jambes. Lorsque la position des jambes est mauvaise, cela peut entraîner les troubles et symptômes mentionnés précédemment, aggravant ainsi les difficultés de marche.
Il s'agit d'une spirale délétère, qui impacte la mobilité et la qualité de vie des patients ayant la maladie de Parkinson. Par conséquent, ces troubles nécessitent une prise en charge appropriée afin de minimiser cet impact et de diminuer les douleurs ressenties chez les patients.
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) et maladie de Parkinson, affections similaires ?
Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est une affection neurologique fréquemment associée à la maladie de Parkinson.
Il se caractérise par une sensation désagréable et incontrôlable dans les jambes, souvent décrite comme une sensation de brûlure, de picotement ou d'inconfort profond. Ces sensations s'accompagnent d'une envie de bouger les jambes, ce qui procure un soulagement temporaire. Le SJSR peut perturber le sommeil, provoquant une insomnie significative et une détérioration de la qualité de vie.
Bien que distinct de la maladie de Parkinson, le SJSR partage des similitudes avec cette dernière en termes de symptomatologie et de perturbations des mouvements.
Les deux affections répondent aux mêmes médicaments dopaminergiques, mais aucun facteur de risque spécifique n'a été identifié chez les patients atteints de la maladie de Parkinson qui développent le SJSR.
Les traitements, qu'ils soient pharmacologiques ou non, tels que les médicaments dopaminergiques, le mode de vie, l'exercice physique régulier et la gestion du stress, jouent un rôle important dans la prise en charge du SJSR chez les patients atteints de la maladie de Parkinson
Comment traiter les symptômes spécifiques aux jambes ?
La maladie de Parkinson peut entraîner une variété de symptômes aux jambes qui affectent la mobilité et la qualité de vie des patients. En effet, les symptômes évoqués sont douloureux et peuvent entraîner des difficultés fonctionnelles importantes.
Pour atténuer ces symptômes, il est nécessaire de mettre en place une prise en charge spécifique, de traiter les troubles de la posture et maintenir une activité physique régulière. Le traitement des symptômes aux jambes dans la maladie de Parkinson nécessite une approche adaptée en fonction de la nature de la douleur ressentie par le patient.
Les traitements médicamenteux
Les traitements médicamenteux sont efficaces pour traiter différents symptômes de la maladie de Parkinson tels que la rigidité, la dystonie, la faiblesse musculaire et les tremblements. Le traitement classique consiste à utiliser la Lévodopa.
En effet, elle permet de réduire les troubles moteurs, dont la rigidité des jambes et les tremblements. Ce traitement permet de détendre les muscles et d’améliorer la mobilité.
La Lévodopa est également efficace pour prendre en charge la douleur d'origine centrale. Dans les cas où la douleur persiste malgré ce traitement, l'utilisation d'analgésiques classiques peut être envisagée pour soulager les douleurs intenses.
Des études ont également montré que l'ajout de dopamine dans le traitement de la maladie de Parkinson permettrait de diminuer les faiblesses musculaires ressenties durant la réalisation de tâches répétées.
Enfin, en cas de douleur causée par la dystonie induite par la Lévodopa, il est important de déterminer si elle survient pendant le "pic de dose" du médicament ou lorsque son effet diminue. Dans ce cas, ajuster la posologie de la lévodopa peut résoudre le problème.
En revanche, si la dystonie des jambes est l'un des premiers symptômes de la maladie de Parkinson, un traitement à base de lévodopa devrait soulager la douleur.
La kinésithérapie
La prise en charge des symptômes spécifiques aux jambes dans la maladie de Parkinson inclut également la kinésithérapie. Cette approche propose des exercices ciblés visant à améliorer la posture et à renforcer les muscles en utilisant des techniques de rééducation adaptées.
Ainsi, ces exercices permettent de soulager les douleurs musculosquelettiques, les douleurs radiculaires mais également les douleurs liées à la dystonie. Les étirements réguliers et une bonne hydratation sont également importants pour soulager les crampes et améliorer le confort des jambes.
La physiothérapie
La physiothérapie peut également être mobilisée pour atténuer les symptômes liés aux jambes dans la maladie de Parkinson. La physiothérapie permet d’améliorer la mobilité, la force musculaire et la coordination des jambes.
Les séances de physiothérapie peuvent inclure des exercices spécifiques visant à renforcer les muscles des jambes, à améliorer l'équilibre et la stabilité, ainsi qu'à favoriser une démarche plus fluide. Des techniques de mobilisation articulaire et d'étirement sont également utilisées pour réduire la rigidité musculaire et améliorer la souplesse.
La stimulation cérébrale profonde (SCP)
Selon certaines études, la stimulation cérébrale profonde, peut diminuer les douleurs ressenties aux jambes dans la maladie de Parkinson. Il s’agit d’un traitement invasif qui consiste à placer des électrodes dans le cerveau délivrant une stimulation électrique réglable afin de réduire les troubles moteurs liés à la maladie de Parkinson.
Cependant, il convient de noter que la SCP est une intervention chirurgicale lourde et n'est proposée qu'à un faible pourcentage de patients.
L'activité physique régulière
Comme évoqué précédemment, la mauvaise posture et le manque d'activité physique régulière chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent être responsable des nombreux maux de jambes ressenties par les patients.
Par conséquent, il est essentiel de suivre un programme de rééducation supervisé par des professionnels de la santé, axé sur la marche, la posture et l'équilibre. Cependant, il est également important de réaliser des exercices physique et de maintenir des activités quotidiennes pour traiter ces maux de jambes et prévenir leurs apparitions.
Il peut être bénéfique d'effectuer des exercices à faible impact, qui aident à améliorer la marche et à soulager les douleurs ressenties notamment celles causées par la rigidité musculaire. Des exercices de renforcement musculaire, de flexibilité et de maintien de la posture peuvent être recommandés pour atténuer ces symptômes. Il est crucial d'adapter ces exercices en fonction des capacités individuelles et de travailler en collaboration avec des professionnels de la santé spécialisés dans le traitement de la maladie de Parkinson.
Grâce aux avancées de la technologie médicale, de nombreux outils se développent pour lutter contre les symptômes de la maladie de Parkinson qui affectent la mobilité et la qualité de vie des patients. Des solutions sont disponibles pour maintenir une activité physique régulière à domicile et corriger les troubles de la marche. Le WALK DTx, est un dispositif médical d'aide à la marche basé sur la Stimulation Rythmique Auditive (SRA) et spécialement conçu pour les patients atteints de Parkinson. Le dispositif permet de lutter contre les troubles la marche et de maintenir une activité physique quotidienne.
Il est essentiel de comprendre que chaque patient est unique et que les symptômes aux jambes peuvent varier en intensité et en nature d'une personne à l'autre. Par conséquent, une approche individualisée et multidisciplinaire est nécessaire pour identifier la meilleure approche de traitement adaptée à chaque patient.
Sources :
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