Les symptômes moteurs permettent dans un premier temps de poser le diagnostic de la maladie de Parkinson. Au début de la maladie, le traitement médicamenteux va permettre de réduire grandement la sévérité de ces symptômes. Cependant, avec la progression de la maladie, ces symptômes vont réapparaître et certains symptômes dits dopa-résistants (résistant au traitement à base de dopamine) vont apparaître comme le freezing ou la festination.
Début de la maladie et diagnostic : la triade parkinsonienne

La bradykinésie, le tremblement de repos et la rigidité des membres sont les trois symptômes piliers de la maladie de Parkinson aussi appelés triade parkinsonienne. Ces trois symptômes constituent le pilier du diagnostic de la maladie de Parkinson. Selon l'UK Brain Bank, un syndrome parkinsonien est défini par la présence d'une bradykinésie et d'un des deux autres symptômes (ou les deux) : tremblements et rigidité.
Bradykinésie
Ce terme est souvent utilisé pour décrire une grande variété de symptômes possédant une caractéristique commune : la lenteur du mouvement. Les symptômes associés à la maladie de Parkinson peuvent en partie expliquer l’apparition de ce symptôme, comme la faiblesse musculaire ou la rigidité. La cause principale d'apparition de ce symptôme est un recrutement trop faible de la force musculaire pour effectuer un mouvement donné. Ceci expliquerait l’efficacité des repères visuels ou auditifs pour réduire la gravité de ce symptôme. Grâce à ces indices sensoriels, le patient serait alors capable d’estimer plus facilement la force nécessaire à la réalisation du mouvement. La bradykinésie apparait donc comme une limitation de l’ordre moteur au niveau central et non comme une limitation intrinsèque de l’exécution motrice (Berardelli & al. 2001).
Tremblement
Les tremblements peuvent prendre des formes très différentes dans la maladie de Parkinson et contrairement aux idées reçues seules environ 70% des personnes atteintes de la MP (Maladie de Parkinson) vont présenter ce symptôme.
Le tremblement le plus communément rencontré est le tremblement de repos à une fréquence de 3 à 7 Hz. En règle générale, ce tremblement cesse lorsque le mouvement est déclenché. Cependant certains patients peuvent développer des tremblements atypiques ne répondant pas aux critères précédemment évoqués.
Les mécanismes entraînant l’apparition de ce symptôme ne sont pas encore clairement définis, mais les récentes avancées nous permettent de déterminer avec précision les aires cérébrales impliquées dans le développement de ce symptôme.
Rigidité
Cette rigidité est plus intense au niveau des muscles fléchisseurs que des muscles extenseurs. Lors de l’exploration fonctionnelle, on remarque un phénomène dit de « roue crantée » lors de l’extension de l’avant-bras (Rodriguez & al. 2009).

La rigidité est liée à une dérégulation des dialogues entre le cortex moteur primaire et le cortex prémoteur. En analysant l'activité ces deux zones il est possible de prédire les scores de rigidité motrice des patients parkinsoniens.
Evolution de la maladie : apparition de nouveaux symptômes moteurs
Freezing
Le freezing of gait (ou enrayage cinétique) est un des symptômes les plus handicapants dans la maladie de Parkinson. Il se traduit par un arrêt brutal du mouvement et une sensation de pieds collés au sol. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre article précédent.
Festination
La festination se traduit par une augmentation brusque de la cadence de marche. Le patient va se pencher en avant comme pour rechercher son centre de gravité. La survenue de ces épisodes de festination est directement corrélée à un risque accru de chutes. Le patient va effectuer une multiplicité de pas, réduisant progressivement sa longueur de foulée jusqu’à un arrêt total ou une chute. Les phénomènes de freezing et de festination sont souvent corrélés. Il est difficile d’expliquer la survenue du phénomène de festination au niveau physiopathologique. Cependant, des délais de transmission d’informations au niveau des boucles de régulation motrices impliquant le globus pallidus et l’aire motrice supplémentaire pourraient engendrer ce type de symptôme moteur (McGinley & al. 2006).
Les troubles de la posture

L’attitude du patient est en flexion, le dos sera courbé, la tête penchée vers l’avant avec les jambes et les genoux fléchis. Ces troubles de la posture favorisent les chutes vers l’arrière. La festination ou le freezing vont quant à eux entraîner des chutes vers l’avant. Des séances de kinésithérapie régulière peuvent permettre de corriger ces défauts et d’améliorer la posture du patient parkinsonien.
Comment sont pris en charge ces troubles de marche ?
Au début de la pathologie, le traitement classique permet d'atténuer efficacement ces troubles. Pendant cette période, le traitement médicamenteux est si efficace que la personne atteinte peut avoir la sensation d'un disparition totale de la pathologie, on appelle cette période la lune de miel.
pour plus d'informations sur les différents stades la maladie, consultez notre article.
Cependant le traitement va peu à peu perdre de son efficacité et ces troubles de marche vont réapparaître. Une adaptation du traitement pour être envisagée par le neurologue ainsi que l'introduction d'une prise en charge non-médicamenteuse. Le neurologue pourra prescrire une prise en charge en kinésithérapie ou des séjours en centre de rééducation.
De nouvelles solutions se développent pour réduire les troubles de la marche à domicile. Le dispositif WALK DTx se base sur une méthode de rééducation sensori-motrice reconnue : la stimulation rythmique auditive. En utilisant des stimuli sonores à intervalles réguliers, il contribue à alléger la marche et à améliorer la vie au quotidien.
Pour en savoir plus 👇
Sources
Berardelli A, Rothwell JC, Thompson PD, Hallett M. Pathophysiology of bradykinesia in Parkinson’s disease. Brain. 2001 Nov;124(Pt 11):2131–46.
Rodriguez-Oroz M, Jahanshahi M, Krack P, Litvan I, Macias R, Bezard E, et al. Initial clinical manifestations of Parkinson's disease: features and pathophysiological mechanisms. The Lancet Neurology. 2009;8(12):1128–39.
Pt JO. Posture and Parkinson’s Disease. :1.
Iansek R, Huxham F, McGinley J. The sequence effect and gait festination in Parkinson disease: contributors to freezing of gait? Mov Disord. 2006 Sep;21(9):1419–24.
https://www.epda.eu.com/about-parkinsons/symptoms/motor-symptoms/tremor/.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0035378709003087