De nombreuses études scientifiques démontrent que l’exercice physique contribue à l’amélioration de la survie des neurones et au ralentissement de la progression de certaines maladies neurodégénératives.
Quels sont les mécanismes physiologiques en jeu ? Quelle est la recette d’un exercice efficace pour la maladie de Parkinson ? Et quels sont nos conseils pour bien se préparer ?
Découvrez cela dans notre nouvel article sur l’exercice physique dans la maladie de Parkinson !

Pourquoi pratiquer une activité physique régulière lorsque l'on est atteint de la maladie de Parkinson ?
L’activité physique agit à plusieurs niveaux :
Elle permet de faire travailler la souplesse, l’équilibre, prévenir les chutes et de maintenir une forme physique générale. De ce fait, elle limite l’impact des symptômes moteurs sur le quotidien des personnes atteintes.
Elle favorise le développement des connexions entre les neurones et elle va ralentir les mécanismes aboutissant à leurs destructions.
Elle assure la conservation des liens sociaux en participant à des activités de groupe, les exercices sont souvent réalisés au sein d’une association et sont propices à des échanges et des rencontres.
Elle améliore la qualité de vie du patient.
Elle permet de lutter contre le stress et les troubles dépressifs.
Quel est l’effet de l’exercice sur les neurones ?
L’exercice va agir principalement sur trois mécanismes :
Réduction du stress oxydant. Ce mécanisme participe à l’augmentation du stress cellulaire et aboutit le plus souvent à une destruction contrôlée de la cellule impliquée (apoptose). L’activité physique va stimuler l’activité des mitochondries (producteur d’énergie) et stimuler la production de composants antioxydants
Réduction des mécanismes inflammatoires. L’exercice physique va réduire les activations inflammatoires qui peuvent conduire à la mort des neurones.
Augmentation des connexions synaptiques. Les neurones communiquent au niveau cérébral par des synapses. L’exercice physique contribue à augmenter le nombre de connexions entre les neurones.
Quelles activités sont intéressantes à pratiquer ?
Les activités d’endurance classique telles que la course à pied, la marche nordique, la danse, le cyclisme ou la natation. Elles permettent d’améliorer la forme générale et de limiter la lenteur des mouvements.
Le renforcement musculaire, qui permet d’améliorer la posture et les capacités motrices en général.
L’équilibre et la souplesse qui peuvent être travaillés à travers des disciplines comme le taï-chi ou le yoga. Ils permettent de réduire la rigidité des mouvements et d’en augmenter l’amplitude.
En réalité, toutes les activités physiques peuvent être pratiquée. Il est important de choisir une activité qui vous convienne et qui est adapté à vos envies. Veillez à bien adapter chaque exercice et chaque pratique. Vous pouvez par exemple demander conseils à votre kinésithérapeute ou à un enseignant APA (Activité Physique Adaptée).
La thérapie par la danse
La danse est une activité recommandée à pratiquer dans le cadre de la maladie de Parkinson. Elle couvre en grande partie les points à pratiquer énoncés précédemment : l’endurance, l’équilibre, le renforcement musculaire et le travail du rythme.
Une étude publiée en 2009 a étudié l’impact du tango, du foxtrot et du taï-chi sur la vitesse de marche des patients et sur leur équilibre. Il a été montré qu’un entrainement de 20 semaines permettait d’augmenter significativement la distance parcourue sur un parcours de 6 minutes et de réduire les troubles liés à l’équilibre.
Une autre étude a comparé un programme basé sur la dance sur 6 semaines à un programme d’exercice classique proposé à des patients atteints de la maladie de Parkinson. Une différence a été perçue au niveau de l’initiation du mouvement, facilitée chez les patients ayant suivi le programme de dance.
Certaines méthodes de rééducation spécifiques se sont développées autour de la dance, comme la Dance Movement Therapy (DMT). Cette technique ne reprend pas les mouvements de la dance classique, mais permet au patient de s’exprimer à travers cette activité, de recentrer son attention sur ses capacités motrices et sur ses symptômes. Une méta-analyse sur l’apport psychologique cette technique montre qu’elle apporte aux patients un meilleur bien-être général, une meilleure humeur et une image de leur corps améliorée. Les effets restent constants, mais faibles.
Favoriser l’activité physique grâce à des sons rythmés
Les bienfaits du rythme sur les capacités motrices des personnes atteintes de la maladie de Parkinson sont avérés depuis plusieurs dizaines d’années. Des méthodes de rééducation neurologique se sont développées comme la stimulation rythmique auditive. Cette méthode a prouvé ses bienfaits pour améliorer les paramètres de marche des patients et réduire leur phénomène de freezing.
La stimulation rythmique auditive consiste à utiliser des signaux sonores rythmés afin de guider et de cadencer la marche. L’utilisateur suit le rythme proposé afin de developper une foulée plus fluide et plus équilibrée.
Elle permet de développer une marche plus stable en améliorant la régularité du pas, permettant de diminuer le risque de chute. Elle facilite également l’initiation du mouvement et réduit l’impact du phénomène du blocage à la marche, ou freezing.
Les avancées technologiques actuelles permettent de rendre facilement accessible cette technique au patient à travers des dispositifs médicaux spécialisés comme le dispositif WALK DTx.
Le Dispositif médical le WALK DTx est basé sur la stimulation rythmique auditive, il est conçu pour être utilisé en toute autonomie.
Vous pouvez consulter plus de détails sur ce dispositif en suivant ce lien https://www.walkbyresilient.com
Pour finir, nous vous proposons quelques conseils de la Parkinson Fondation :
Réservez du temps dans votre calendrier pour les activités physiques de la semaine afin de vous assurer qu'elles aient lieu.
Envisagez d'essayer de nouvelles activités, vous pouvez vous renseigner auprès de vos associations locales pour trouver des activités spécifiques à la maladie de Parkinson
Planifiez l'heure de votre activité de loisir de façon à ce qu'elle corresponde à votre phase "ON". N'oubliez pas de prendre vos médicaments avec vous pour vous assurer de respecter la posologie.
Faites des étirements avant de faire de l'activité physique pour prévenir les tensions musculaires.
Joignez-vous à un groupe ou suivez un cours pour explorer de nouveaux passe-temps ou entrer en contact avec d'autres personnes ayant des intérêts similaires.
Équilibrez l'activité et le repos pour réduire la fatigue. Une variété d'intérêts peut offrir des possibilités de loisirs actifs et plus sédentaires.
Sachez que la maladie de Parkinson peut rendre les mouvements plus lents, plus petits ou affecter les réflexes d'équilibre. Faites preuve de bon sens et testez les activités avant de vous jeter à l'eau.
Invitez d'autres personnes à se joindre à vous dans vos activités de loisirs.
Soyez créatifs. Essayez l'écriture, la peinture, la photographie, la céramique, le tricot ou d'autres possibilités créatives. L'expression créative est un élément important pour améliorer votre qualité de vie.
Sources
Cotman CW, Berchtold NC, Christie L-A. Exercise builds brain health: key roles of growth factor cascades and inflammation. Trends Neurosci. 2007 Sep;30(9):464–72.
https://www.parkinson.org/blog/tips/staying-active-hobbies-and-leisure-pursuits
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0197455613001676
Hirsch MA, Farley BG. Exercise and neuroplasticity in persons living with Parkinson’s disease. Eur J Phys Rehabil Med. 2009 Jun;45(2):215–29.