Les chutes sont une des causes majeures d’handicap moteur et de mortalité chez les personnes âgées. Dans environ 15% des cas, la chute entraîne une fracture, induisant une perte provisoire d'autonomie de la personne et des séquelles sur le long terme.
L’impact psychologique de la chute est très important, elle mène à une peur de chuter et une réduction de l'activité physique. D’une manière générale la chute est un phénomène récidivant faisant glisser progressivement la personne atteinte vers la fragilité et la dépendance.

Cette problématique est d’autant plus importante à prendre en compte et à prévenir chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. On estime qu’une personne présentant cette pathologie aura 2 à 3 fois plus de risque de chuter par rapport à une personne du même âge.
Les chutes font partie intégrante dans la symptomatologie de la maladie de Parkinson et sont classifiées en tant que troubles axiaux.
La progression des troubles de la marche liés à cette pathologie entraîne une augmentation du risque de chute.
Les fractures liées aux les chutes ont un réel impact dans la maladie de Parkinson, elles aboutissent à l’immobilisation du patient sur une longue période, l’empêchant alors d’effectuer une activité physique régulière, très importante pour lutter contre la progression de la maladie.
Pourquoi la maladie de Parkinson augmente le risque de chute ?
La maladie de Parkinson induit des changements dans la façon de marcher et dans les automatismes liés à la marche. Certains phénomènes pathologiques, comme le freezing ou la festination sont particulièrement dangereux et augmentent considérablement le risque de chuter vers l’avant.
Les chutes sont cependant un phénomène multifactoriel, c’est pour cette raison qu’elles sont complexes à appréhender et à prévenir.
Certaines causes directes sont néanmoins bien identifiées.
Quelles sont les causes des chutes dans la maladie de Parkinson ?
Instabilité et mauvaise posture
Avec la progression de la maladie, la posture a tendance a être plus voûtée et la marche moins assurée. Cette posture vers l’avant accentue le risque de chutes et la perte d’équilibre contribue à réduire l’agilité et les réflexes nécessaires à empêcher la chute.
Réduction de la tonicité musculaire
Le déclin d’activité physique entraîne une perte de la masse musculaire et une diminution de la flexibilité, empêchant la personne atteinte de réagir à un déséquilibre ou à une situation à risque entraînant la chute.
Festination et freezing (ou enrayage cinétique)
Comme évoqué précédemment ces deux phénomènes accentuent grandement le risque de chute. Le freezing se traduit par un arrêt brutal de la marche et à l’apparition d’un déséquilibre.
La festination correspond à une mauvaise gestion du centre de gravité obligeant le patient à effectuer une rapide accélération vers l’avant pour retrouver son équilibre.
Hypotension
Lors d’une levée brutale d’un siège ou d’un passage d’une position couchée à assise, il est possible qu’un mauvais ajustement de la pression artérielle aboutisse à une légère perte de connaissance et une hypotension.
Certains médicaments peuvent également entraîner ces hypotensions.
Lieu de vie non adapté
De nombreux obstacles sur le lieu de vie peuvent entraîner des accidents et aboutir à des chutes. Il est important de considérer ce dernier point notamment en s’équipant de manière adaptée et en faisant par exemple appel à un ergothérapeute.
Comment prévenir les chutes ?
D’un point de vue général, il est recommandé d’être suivi par un kinésithérapeute qui pourra alors travailler avec le patient certains points spécifiques comme l’équilibre, la posture, les transferts et l’activité physique.
Les ergothérapeutes peuvent également faciliter les mouvements de la vie de tous les jours en faisant pratiquer au patient les gestes adaptés et en proposant la conception d’un logement adapté.
L’exercice physique et les activités
Il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière pour maintenir l’intégrité de ses muscles et garder une posture adéquate.
De nombreuses activités sont particulièrement reconnues comme efficaces pour réduire les troubles de la marche liés à la maladie de Parkinson comme la dance, le tai-chi ou la marche nordique.
Aménager son domicile
Réduire au maximum les objets présents sur le sol, en particulier les tapis qui peuvent facilement glisser. Prévoir un rail des deux côtés des escaliers et essayer de minimiser l'usage de ces derniers.
Au niveau des entrées et des portes, installer des poignées pour faciliter l'ouverture des portes et pouvoir se sécuriser facilement en cas de freezing.
Les passages étroits comme les encadrements de porte peuvent favoriser l'apparition de blocages à la marche. Il est possible d'installer des bandes de couleurs au sol à intervalles réguliers pour adopter une démarche plus ample (stimulation visuelle).
Travailler sa posture et son équilibre à domicile
Pour cela, il est impératif de bien penser à regarder le plus loin devant soi et à pas négliger les mouvements des bras pendant la marche. Ce mouvement permet de maintenir l’équilibre, d’adopter une meilleure posture et de réduire la fatigue.
En règle générale, il est conseillé de toujours garder une main libre afin de maintenir son équilibre.
S’équiper
Il est possible d’opter pour des aides à la marche classiques comme une canne ou des bâtons de marche. Des chaussures adaptées doivent aussi être portées afin d’éviter d’accentuer le sentiment d’insécurité.
Des dispositifs innovants se développent également pour améliorer la marche des personnes atteintes. C’est le cas du dispositif WALK-DTx, qui met en œuvre une technique de rééducation neurologique reconnue appelée la stimulation rythmique auditive. Le son émis par le dispositif permet au patient de se recentrer sur sa marche, de corriger sa posture et de réduire la survenue des phénomènes de freezing.
Références
https://www.epda.eu.com/about-parkinsons/symptoms/motor-symptoms/falls/
https://www.webmd.com/parkinsons-disease/guide/preventing-falls#1