Quels sont les liens entre alimenta
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente. Les facteurs environnementaux jouent un rôle dans l’apparition et la progression de la maladie.
Parmi eux, l’accumulation de preuves suggère que la nutrition peut jouer un rôle important dans l’apparition et la progression de la maladie de Parkinson (1).
Quel est l'impact de l'alimentation sur l'apparition et l'évolution de la maladie de Parkinson ?
Mes choix alimentaires peuvent-ils augmenter les risques de développer la maladie de Parkinson ?
Les recherches actuelles n'ont pas montré de lien significatif entre l'alimentation et le développement de la maladie de Parkinson.
Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour élucider l'impact des choix alimentaires sur l'apparition de cette pathologie car plusieurs méta-analyses (études combinant et analysant les résultats d'une série d'études indépendantes sur un même sujet), ont rapporté une augmentation du risque du développement de la maladie avec une consommation élevée d’aliments riches en graisses et en sucre, de lactose, de graisses animales et de consommation élevée de glucides simples et de sucres raffinés (2).
Quels aliments accélèrent le développement de la maladie de Parkinson ?
Concernant la progression de la maladie, il semble que certains aliments jouent un rôle dans son évolution (3).
D'après une étude observationnelle portant sur 1000 individus, la progression de la maladie de Parkinson semble être plus rapide chez les personnes qui consomment beaucoup de produits laitiers en raison de la persistance de neurotoxines et de polluants organiques (2).
La consommation de fruits et légumes en conserve, de sodas sucrés ou légers, de bœuf, de crème glacée, de yaourt et de fromage est également associée à une évolution plus rapide (4).
Quels aliments ralentissent la progression de la maladie de Parkinson ?
La consommation régulière de légumes et de fruits frais, de noix et de graines, de boissons non sucrées, d'huiles d'olive et de noix de coco, de vin, d'aromates et d'herbes et d'épices fraîches était associée à un taux de progression de la maladie plus faible(4).
De nombreuses études internationales ont montré que l'adoption de schémas alimentaires proches du régime méditerranéen a un effet positif sur les maladies neurodégénératives telle que la maladie de Parkinson (2).
Le régime méditerranéen est composé d'aliments riches en acides gras oméga-3 et de fruits et légumes riches en nutriments ayant des effets anti-oxydants et anti-inflammatoires.
Les acides gras oméga-3 jouent un rôle important au niveau cellulaire, dans la régulation de l'expression des gènes et dans la régulation des facteurs neuroprotecteurs et de la neuro-inflammation.
De plus, les acides gras oméga-3 induisent probablement une production accrue de facteurs protecteurs pour les neurones dont les niveaux sont réduits dans la maladie de Parkinson (5).

En pratique, dans notre alimentation, les sources d'oméga-3 se trouvent principalement dans les poissons gras (sardine, maquereau, hareng, saumon, thon, etc.), les graines de lin et de chia, les noix et l'huile de coco, le colza, le lin ou encore la cameline.
La consommation de fruits et légumes, de thé, de café et de vin rouge permet d’apporter des nutriments nécessaires (les flavonoïdes) pour la régulation de la neuro-inflammation et de l’oxydation des cellules (1).
Toutefois, des études contrôlées randomisées supplémentaires doivent être réalisées en prenant en compte les limites méthodologiques des précédentes études réalisées afin de prouver scientifiquement l’impact de ces nutriments dans la maladie de Parkinson.
Quels risques liés à la nutrition sont accrus par la maladie de Parkinson ?
Les enjeux de la prise en charge nutritionnelle dans la maladie de Parkinson sont principalement liés au risque de dénutrition et à l’ajustement des apports protéiques.
Comment adapter ses apports en protéines ?
Concernant l'ajustement des apports en protéines, il est conseillé de prendre la lévodopa 20 à 30 minutes avant un repas afin de favoriser l’absorption et éviter une interaction médicamenteuse lors de l’ingestion de protéines qui diminueraient les effets et la durée d’action de la thérapie dopaminergique.
En cas d’évolution de la pathologie avec des dyskinésies très intenses, plusieurs études ont mis en évidence qu’une réduction des apports protéiques était bénéfique (6).
Toutefois, cette réduction doit être prudemment évaluée en fonction des bénéfices/risques par un professionnel de santé.
Comment réduire le risque de dénutrition ?
Aucun régime spécifique n’est préconisé dans la prise en charge de la maladie de Parkinson mais le régime méditerranéen semble être le plus efficace pour ralentir sa progression.
Cependant, il est nécessaire d’apporter une attention particulière à l’apport en protéines car les personnes qui sont atteintes de la maladie de Parkinson sont exposées à un risque plus élevé de dénutrition.
La dénutrition touche un patient sur 4 et impacte significativement la santé et la qualité de vie.
La dénutrition peut être due à une augmentation des dépenses d’énergie, à une baisse des apports alimentaires ou une combinaison des deux.
L’augmentation des dépenses énergétiques est due notamment aux troubles moteurs qui augmentent les dépenses énergétiques quotidiennes telles que les tremblements, les dyskinésies et l’hypotonie (faible tonus musculaire).
La baisse des apports alimentaires, peut être quant à elle liée aux troubles de la déglutition, à la perte du goût et de l’odorat, à une sensation de satiété précoce et aux troubles digestifs comme la constipation.
La dépression et l’anxiété éprouvée peuvent également diminuer les apports, ainsi que les nausées et vomissements, qui sont des effets secondaires dus aux traitements par lévodopa ou apomorphine.
La dénutrition entraîne non seulement un risque accru d'infection, une mauvaise cicatrisation, mais également une dégradation de la qualité de vie avec une perte progressive de l’autonomie et un isolement social.
Une alimentation équilibrée et un apport protéique adéquat sont donc nécessaires pour éviter le développement de la dénutrition mais également la pratique d'une activité physique.
Les troubles moteurs et la dénutrition
La maladie de Parkinson s'accompagne de troubles moteurs et non moteurs qui affectent l'état nutritionnel des patients (6) et augmentent le risque de dénutrition. En effet, avec l'avancée de la maladie, les troubles moteurs tels que les tremblements et les dyskinésies vont augmenter la dépense énergétique et à l'inverse les troubles digestifs et troubles de la déglutition vont réduire les apports alimentaires.
Il est donc important de conserver une alimentation équilibrée, mais également de maintenir une activité physique quotidienne qui permet de maintenir sa masse musculaire, de ralentir la progression des troubles de la marche et de réduire son risque de chutes (qui augmentent à leur tour le risque de dénutrition suite à l'immobilisation de la personne et aux séquelles).
Le WALK DTx est un dispositif médical conçu pour aider à maintenir cette activité physique à domicile et en extérieur.
Il met en œuvre une méthode de rééducation neurologique appelée la stimulation rythmique auditive, connue des spécialistes depuis plus de 20 ans. Grâce à des sons rythmés, il permet à son utilisateur d'améliorer sa démarche, de gagner en autonomie, de réduire la survenue d'événements de freezing et de réduire le risque de chutes.
Que faut-il retenir ?
La nutrition a un impact dans la maladie de Parkinson et certains aliments sont donc à favoriser comme : les fruits et légumes frais, les noix et graines, les poissons gras, le thé, l’huile d’olive et de noix ou encore les plantes aromatiques.
A un stade avancé de la maladie, l’apport protéique doit être réévalué par un professionnel de santé ou de la nutrition en veillant à la conservation d’un apport suffisant pour éviter la dénutrition.
Pour éviter des effets indésirables sur son état de santé et/ou optimiser l’efficacité de son traitement, il est conseillé d'échanger avec ses professionnels de santé avant de modifier son régime alimentaire ou d’envisager la prise de compléments alimentaires.
Sources :
(1) : Seidl SE, Santiago JA, Bilyk H, Potashkin JA. The emerging role of nutrition in Parkinson’s disease. Front Aging Neurosci [Internet]. 7 mars 2014 Disponible sur: https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnagi.2014.00036/full
(2) Coudron O. Maladie de Parkinson, nutrition et micronutrition. Actualités Pharmaceutiques. 1 avr 2020;59(595):32‑6. Disponible sur : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0515370020300641?casa_token=gbJM2Q4a7y4AAAAA:ld72bp0wYOSBciqLBOiVHxsUwGx6dYJXllnnGBnI4yIGYiS0YBHuOfaSAtWfT2upMdzoQEcm
(3) Sääksjärvi K, Knekt P, Lundqvist A, Männistö S, Heliövaara M, Rissanen H, et al. A cohort study on diet and the risk of Parkinson’s disease: the role of food groups and diet quality. British Journal of Nutrition. janv 2013;109(2):329‑37.
(4) Mischley LK, Lau RC, Bennett RD. Role of Diet and Nutritional Supplements in Parkinson’s Disease Progression. Oxidative Medicine and Cellular Longevity. 10 sept 2017;2017:e6405278. Disponible sur : https://www.hindawi.com/journals/omcl/2017/6405278/
(5) Bazan NG. Docosanoids and elovanoids from omega-3 fatty acids are pro-homeostatic modulators of inflammatory responses, cell damage and neuroprotection. Molecular Aspects of Medicine. 1 déc 2018;64:18‑33. Disponible sur : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0098299718301006?via%3Dihub
(6) Desport JC, Jésus P, Fayemendy P, Pouchard L. Nutrition et maladie de Parkinson. Nutrition Clinique et Métabolisme. 1 juin 2013;27(2):87‑91. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0985056213000472